Habiter l’unité domestique
Regards croisés sur les fonctions et l’organisation des maisons
Journée d’études organisée par le Labo Junior (Co)Habiter
VENDREDI 10 DÉCEMBRE 2021 – 9H30
Université Lumière Lyon 2 | Public en PRÉSENTIEL (BÂTMENT GAÏA – SALLE GAI.003) ET EN DISTANCIEL
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Résumés des communications
9h45-10h15
Évacuation des eaux et organisation de l’espace domestique dans les villes du Levant sud à l’âge du Bronze (ca. 3500-1200 av. n. è.) – Blandine BESNARD – Archéologue, Archeorient, UMR 5133, Labo Junior (Co)Habiter
Depuis la fin du 19ème s., les villes du Levant sud datées de l’âge du Bronze ont fait l’objet d’intenses fouilles archéologiques (ca. 3500-1200 av. n. è., Israël et Territoires Palestiniens). Bien que l’accent ait été mis sur le dégagement de bâtiments monumentaux (fortifications, palais ou temples), de nombreuses habitations privées où logeait une grande partie de la population, ont également été mises au jour. Cependant, la qualité variable des techniques de fouille et d’enregistrement des cent-cinquante dernières années, de même que la préservation partielle de ces vestiges, ont compliqué les interprétations liées à leur organisation et à leur fonctionnement internes. Nous nous proposerons donc d’aborder ces deux thèmes au prisme des installations dédiées à l’évacuation de l’eau. Ces dernières contribuent non seulement à la pérennité des constructions, et donc à la sécurité de celles et ceux qui les habitent, mais leur présence, voire leur absence, autorisent également les restitutions architecturales dans l’objectif de mieux comprendre l’organisation interne de la maisonnée. Ces aménagements sont aussi régulièrement associés à des activités bien particulières liées à l’usage de l’eau ou d’autres liquides, et participent à déterminer quelles étaient les fonctions des espaces de l’unité domestique.
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10h30-11h00
L’habitat traditionnel au Sud du Sultanat d’Oman : la maison dhofari et son environnement – Naima BENKARI – Architecte, Université Sultan Qaboos, Mascate, Oman – Civil and Architectural Engineering Dept.
L’architecture domestique Dhofari est assez particulière de par ses formes et composantes. La maison Dhofari est faite d’un ensemble d’espaces dédiés à une fonctionnalité précise, et d’autres avec une certaine polyvalence. La présentation discutera l’organisation spatiale de ce type de maisons et sa relation avec son environnement naturel et le mode d’habiter des Dhofaris. Une sélection de maisons de Salalah, capitale du Dhofar, sera présentée et leurs espaces, formes, fonctions et dénominations analysés. Les plans et élévations, les matériaux de construction et les décors seront également discutés en mettant en perspective la situation actuelle de cette architecture.
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11h15-11h45
Habiter à Pompéi au IIIe et IIe s. av. J.-C. : l’atrium et l’organisation de l’espace domestique – Dora D’AURIA – Archéologue, Università di Napoli L’Orientale – Dipartimento Asia, Africa e Mediterraneo
Cette communication se propose d’analyser les spécificités des modes d’habiter romains aux IIIe et IIe s. av. J.-C., sur la base de recherches archéologiques menées à Pompéi. Il s’agira notamment d’examiner un lieu central au sein de l’espace domestique : l’atrium, à la fois espace fonctionnel et performatif, où le statut du propriétaire se mettait en scène. La maison, dans l’Italie romaine d’époque républicaine, était à la fois le lieu de l’intimité familiale, des rapports sociaux et éventuellement politiques de son propriétaire. Dans ce cadre l’atrium jouait un rôle crucial. Il était en effet le lieu où les activités domestiques s’accomplissaient et où prenait place l’autel qui matérialisait la protection que les divinités accordaient à ceux qui habitaient la maison. Dans les demeures des notables, il s’agissait aussi d’un secteur qui pouvait rester ouvert à certains moments de la journée afin que des individus externes à la famille rendent hommage au propriétaire. L’atrium représentait donc le cœur de la maison et se configurait aussi comme un noyau de distribution spatiale, qui opérait une différenciation des accès en fonction des catégories sociales. Les données archéologiques issues des fouilles stratigraphiques menées à Pompéi sur des niveaux antérieurs au 79 apr. J.-C. fournissent des éléments de réflexions sur la structuration de cet espace. Deux formes d’atrium répandues au IIIe et IIe s. av. J.-C., et chacune spécifique à un certain niveau social, seront prises en examen, mettant en évidence ainsi, comment les modes d’habiter se différenciaient selon les niveaux sociaux.
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14h00-14h30
‘Reconstructing’ a building: the case of the Late Roman house of Kom al-Ahmer – Giorgia MARCHIORI – Archéologue, Durham University, Departement of Archaeology
Studies on domestic contexts and buildings are becoming more widespread within Egyptian archaeology. Moving forward from well-known case studies such as Amarna and Deir el-Medina, the number of investigations on the residential districts of settlements of other periods and regions has steadily increased. This kind of research is hindered by the amount of work necessary to investigate just one building, thus making the exploration of substantial parts of a settlement a long-term project that can span many years. Nevertheless, several examples demonstrate that this dedicated effort permits us to nuance our overall understanding of daily life during the historical periods under study; this is particularly relevant for the areas where written evidence was scarcely preserved, such as the Delta. This presentation will show the case of the Late Roman house of Kom al-Ahmer in Beheira and what can be discerned archaeologically about how this building was developed, inhabited, and eventually abandoned. The results highlight the contribution of micro-scale investigation to the current macro-scale understanding.
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14h45-15h15
Fermes – villas en Syrie et au Liban à la période protobyzantine (Ve-VIe siècles) – Gérard CHARPENTIER – Architecte, Maison de l’Orient et de la Méditerranée (FR 3747)
La qualité des vestiges conservés dans les villages protobyzantins de la Syrie du Nord permet de proposer des restitutions quasi complètes de maisons rurales construites entre la fin du IVe et le milieu du VIe siècles, en pleine christianisation des campagnes. Les plus imposantes sont pourvues d’un étage et présentent au sein d’un même village, (Sergilla) de nombreux traits communs avec cependant des singularités dans leurs aménagements intérieurs. On peut comparer ces installations à celles dégagées récemment à l’intérieur d’un bâtiment construit en pierre de taille sur le site d’Ej-Jaouze (Liban). Daté de l’Antiquité tardive, ce vaste édifice arasé au niveau du rez-de-chaussée a été identifié comme une maison qu’il convient de restituer et d’interpréter de la meilleure façon.
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15h45-16h15
Habiter un alpage de haute montagne du XIIe au XIXe siècle : l’alpage de Sales à Sixt-Fer-à-Cheval (Haute-Savoie) – Christophe GUFFOND – Archéologue, Service Archéologie et Patrimoine Bâti, Haute-Savoie
Les recherches développées de 2015 à 2019 ont permis de saisir l’évolution des formes de l’habitat saisonnier au cœur de l’alpage de Sales à Sixt-Fer-à-Cheval (Haute-Savoie). Mutation du cadre juridique, adaptation à un milieu montagnard, adéquation entre la forme des constructions et les usages… Tous ces paramètres expliquent l’identité architecturale propre aux chalets de Sales, dont les constructions qui nous sont parvenues constituent l’aboutissement d’une longue évolution.
